Pourquoi je ne recommande presque plus le jeûne ?

SANTÉ NATURELLEÀ TABLE

8/17/2022

silver fork on white round plate
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Le jeûne est devenu très populaire depuis quelques années. En effet, cette méthode vieille comme le monde est de plus en plus conseillée dans les sphères de la santé au naturel et même chez certains médecin et ça c’est plutôt cool de pouvoir bosser en collaboration avec le corps médical. Cet article ne reprendra pas les bases ou les bienfaits du jeûne et ce n’est en rien une critique ou une remise en cause des biens fondés de cette approche. Il s'agit avant tout de mon expérience personnelle et professionnelle.

Jeûner au bon moment

Quand on fait le listing des bienfaits du jeûne, on retrouve la détoxification de l’organisme. Il faut savoir que la digestion nous demande entre 40 et 60% de notre énergie globale sur une journée. Cela veut dire qu’il ne nous reste que la moitié pour tous les autres processus corporels. C’est ENORME.

Donc quand vous jeûnez, vous avez plus d’énergie mais si de base vous êtes sur les rotules, alors le peu d’énergie qu’il vous reste sera employé pour éliminer les toxines (créées par le corps) et les toxiques (apportés par l’extérieur). Et ça c’est du taff !

Bref, pour bien vivre votre jeûne et ne pas encore plus vous sentir au ras des pâquerettes, je vous conseille vivement d’avoir un minimum de patate ou en tout cas de ne pas être complètement épuisé.e. Cela évitera également de fatiguer encore plus vos surrénales.

Qu’en est-il des personnes ayant des pathologies inflammatoires (de type poly-arthrite par exemple) qui font partie des bons candidats pour le jeûne mais qui sont constamment fatigués ? À cela, je répondrai qu’il n’y a pas de moment idéal effectivement, j’ai tendance à leur conseiller de commencer par le jeûne intermittent, les monodiètes ou autres approches plus douces. Et je répondrai tout simplement que chaque cas est différent et qu’il n’y a pas de réponse générale parfaite pour telle ou telle situation.

Avoir le bon mood

Nous allons commencé à aborder les contre-indications, je répète que chaque cas est différent et c’est bien pour cela qu’il est important de prendre toutes les précautions nécessaires pour éviter d’aggraver certaines situations.

Si vous descendez à la toute fin des articles sur le jeûne, vous verrez une liste de contre-indications plus ou moins strictes et des cas de figure à surveiller par le corps médical. Je retiendrai votre attention ici, surtout sur les troubles psychologiques et émotionnels qui sont rarement bien soulignés.

On ne jeûne pas en cas d’antécédents de troubles du comportement alimentaire (TCA), de l’oralité, d’addictions, de troubles psychotiques ou tout simplement quand vous êtes au fond du gouffre comme par exemple en plein burn out.

Le jeûne est une période de privation, vous allez passé par des phases de nettoyage physique qui vont entrainer des ressentis forts, voire violents chez certaines personnes. Cette privation alimentaire est souvent encadré d’un staff formé pour vous soutenir et vous accompagner pendant cette phase. MAIS il ne s’agit jamais de psychologues et encore moins de psychiatres.

Ayant moi-même accompagné des stages de jeûne en centre, je me suis retrouvée plusieurs fois face à des situations de détresses psychologiques/émotionnelles et face à des réactions très difficiles à gérer pour la personnes et le staff. Et j’ai moi-même très mal vécu certaines reprises alimentaires en jeûnant une semaine.

« Mais Audrey, ça vaaaa…! Tu prends vraiment trop de pincette avec tout ça, c’est juste de la nourriture ! »

Et bien non messieurs dames, ce n’est pas uniquement de la nourriture. Sachez qu’en se privant d’aliments, nous faisons remonter à la surface des mécanismes de résistance, de combat et de survie. Donc nous sommes littéralement en tête à tête avec notre rapport à la mort. NON je ne prends pas des pincettes, je prends tout cela au sérieux.

Trouver les bonnes infos

Quand on se lance dans l’aventure du jeûne, on aurait tendance à se lancer sur les sites des centres, les forum d’ultra fan et autres spécialistes. Et bien j’aurai tendance à vous conseiller de regarder également les personnes qui remettent les choses en perspectives et vous feront prendre les bonnes décisions avec toutes les informations disponibles.

Quoiqu’il en soit, OUI il y a des bienfaits au jeûne, c’est une approche qui permet de se retrouver, de prendre du recul sur la façon dont on s’alimente et pas seulement physiquement. Vous trouvez souvent des stages de jeûne l’associant au yoga ou toute autre activité de bien-être. Et cela permet également de se reconnecter au corps, je l’ai moi-même expérimenté à plusieurs reprises !

Ce que je souhaite vous faire réaliser, c’est que même s’il s’agit d’une méthode naturelle, vous trouverez quand même des points noirs. Et si ces derniers ne sont pas entendus, feront plus de mal que de bien. Et je n’aborderai pas les centres à tendance secte, faisant l’éloge d’une personnalité charismatique qui vous pompera beaucoup d’argent en échange de savoirs et sagesses piqués dans tous les bouquins de développement personnel.

Mais alors QUI peut vraiment jeûner ?

Tout compte fait, je dirai que le jeûne est une méthode accessible aux plus motivés, qu’il faut étudier un minimum le sujet, être au clair dans sa tête, avoir bosser un minimum sur ces grosses casseroles émotionnelles et surtout ne pas en faire une obsession du nettoyage interne (c’est un autre sujet).

Personnellement, je ne jeûne presque plus car c’est une approche trop violente pour moi et mon passif, je préfère amplement les outils plus doux comme les monodiètes et les cures de jus. Je peux également sauter un repas de temps en temps (de plus en plus rare) mais cela ne correspond pas à un jeûne à proprement parlé.

Dans tous les accompagnements que j’entame, il y a très souvent un passif de TCA (sachez mesdames que les régimes sont des machines à créer les TCA), de troubles émotionnels ou ne serait-ce que d’un manque cruel d’énergie. Voici pourquoi je ne recommande presque plus le jeûne.

Conclusion

Pour résumer, on se renseigne sur le jeûne, le B-A BA, les bases et pour cela il faut également se renseigner sur les contre-indications. On accepte d’intégrer qu’il ne s’agit peut-être pas du meilleur moment pour le réaliser, donc on apprend à s’observer. Ensuite, on garde son sens critique, chaque nettoyage n’est pas anodin, cela fait appel à des mécanismes psychiques et émotionnels que nous ne soupçonnons pas (intestins 2e cerveau, toi-même tu sais). Et enfin, faire appel uniquement à votre intuition pour décider de ce que vous mangerez ou non, n’est pas la meilleure solution quand votre santé est en jeu. Je vous souhaite de trouver les bons outils, qui conviendront à vos besoins à l’instant T.

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