4 philosophes sur le chemin de l’évolution personnelle

BIEN-ÊTRE

12/5/2019

book lot on black wooden shelf
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Comment faire le tri entre tous ces courants de pensée sur la nature humaine ? Est-ce que le développement personnel est vraiment récent ? Quand on remet un peu les pieds (ou les lunettes) sur nos cours de philo de seconde, on peut vite se rendre compte qu’un certain nombre de réflexion existait déjà à l’âge de pierre (ou de Roger au choix).

Blague à part, je vous propose d’observer rapidement 4 courants philosophiques qui nous permettront peut-être d’y voir un peu plus clair (ou pas) sur notre nature profonde. C’est parti pour notre première série d’Instant Philo !

Diogène : le minimaliste

Dans la série des minimalistes avant-gardistes, j’ai nommé Diogène ! Il représente à merveille l’incarnation du dépouillement le plus total. Je dirai qu’il s’agit non seulement d’un minimalisme antique mais surtout la définition même du lâcher prise.

Issu d’une famille aisée, avec un père banquier (on ne s’attend pas à la suite), Diogène décida d’aller suivre les enseignements d’Antisthène (le fondateur de l’école cynique). S’en suivi un chemin de vie atypique, dépouillé de tout, errant dans les rues, il a fini par vivre un tonneau avec comme seule activité : boire, manger et soulager ses besoins naturels. Le regard des autres l’importait peu, il refusait toute convention culturelle et sociale. En effet, il rejettait la politesse, le pouvoir, l’orgueil et le principe de travail. Les plus sceptiques diront « grosse feignasse », les plus visionnaires « quel génie ! », mais alors que doit-on retenir de son expérience ?

« Qui fait mauvais usage de lui-même, s’expose à maints dangers. »

Diogène privilégiait en tout temps l’être à l’avoir. Une notion qui ne parle pas à tout le monde dans notre société d’hyperconsommation (Merry christmas). Quelle place laissons-nous dans nos vies pour l’authenticité des rapports humains?

À retenir :

  • Vivre en paix avec notre moi profond, en respectant nos besoins primaires

  • Distinguer l’essentiel du superflu, évaluer ce qui est utile dans notre vie pour être heureux.euses

  • Ne pas se laisser berner par les conventions sociales qui nous dénaturent

  • Accepter notre nature humaine en laissant de côté l’orgueil et la soif de pouvoir

Lao-Tseu : le sage

Réel ou fictif, Lao-Tseu incarne la philosophie taoïste par excellence : réunir les contraires. Auteur du grand livre Tao-Te-King : Tao (le livre de la voie) Te (celui de la vertu) King (ce qui se transmet), ouvrage considéré comme la bible du taoïsme.

« Ses mérites étant accomplis, le saint homme ne s’y attache pas. »

Ce grand personnage a décrit les principes cosmiques qui ont engendré l’univers et les comportements humains, ce qui permet de vivre en harmonie avec tout ce qui nous entoure. Rien que ça ! Avec lui nous abordons les oppositions de la vie, la force face à la faiblesse, le bien et le mal, le yin et le yang. En les associant, il permet l’unification et l’acceptation que chaque chose à son contraire et que l’équilibre consiste à ne pas tomber dans les extrêmes. La vie est perpétuellement cyclique, à l’image de la nature.

« Si quelqu’un t’a offensé, ne cherche pas à te venger. Assieds-toi au bord de la rivière et bientôt tu verras passer son cadavre. »

En laissant de côté le cynisme de cette citation, nous retrouvons une nouvelle fois le principe de lâcher prise. Chaque acte a sa conséquence et nous n’avons aucun contrôle sur le déroulement naturel de la vie.

À retenir :

  • La sagesse vient de la connaissance d’autrui, et la connaissance de soi est sagesse supérieure

  • « Mieux vaut allumer sa petite bougie que maudire les ténèbres » : on peut toujours agir de façon positive

  • Assouplir la rigidité comme l’eau use la roche, la souplesse et l’adaptabilité seront toujours préférable à la raideur

Socrate : le guide

Socrate n’a jamais écris un seul texte, c’est principalement par Platon, son élève, que son enseignement a pu être transmis. « Accoucheur des âmes », c’est le petit nom qui lui a été donné, en référence à sa mère sage-femme. Il prit le contre-courant des sophistes en visant la vérité. Sa méthode d’accouchement de l’esprit, la maïeutique, incite a une perpétuelle remise en question : « La seule chose que je sais, c’est que je ne sais rien ». Lorsque nous cherchons à nous connaitre, la première étape est tout d’abord de prendre conscience de cette ignorance. C’est une philosophie que l’on peut déterminé comme : concrète et accessible.

Pour Socrate, toutes les connaissances dont nous pourrions avoir besoin sont déjà en nous.

BAM ! Vous l’aviez jamais entendu celle là ! ;)

Concrètement il s’agit de faire émerger un raisonnement de pensées afin d’exciter la soif de savoir. Ainsi, il ne se place, non pas comme un maître à penser, mais comme un guide amenant au savoir.

« Occupe-toi de ton âme autant que tu te soucies de tes biens ».

L’être prend ainsi le pas sur le paraître.

À retenir :

  • Ne pas accepter les idées préconçues

  • Remettre en question toutes les vérités

  • Rester fidèle à soi-même en toutes circonstances

  • La vérité comme exigence morale

  • Admettre et accepter que l’on ne sait pas

Epicure : le mesuré

Trouver le plaisir dans la mesure, ce n’est pas la première idée qui nous vient à l’esprit lorsqu’on entend des personnes se définir comme épicuriens. On aurait tendance à les imaginer manger, boire et profiter des plaisirs de la chair sans restrictions, sans concessions… Sauf que pour Epicure, un des premiers philosophes matérialistes, les lois de la physique et celles du bonheur sont étroitement liées. Nos plaisirs doivent s’harmoniser avec la nature, et la nature n’est pas un portrait d’excès.

Lorsqu’il enseignait dans son jardin à Athènes, il proposait de l’eau, un bout de pain et les jours d’abondance, il ajoutait un bout de fromage. Wouh le foufou !

Toute la morale épicurienne est paradoxale, jouir à chaque occasion, sauf si cette jouissance nous fait du mal ou nous empêche de profiter d’une satisfaction supérieure. La clé du bonheur est donc de se contenter avec joie du crouton de pain.

« Le principe de tout bien, c’est le plaisir du ventre » seulement nous ne pouvons pas garder cette unique phrase, il faut rajouter la notion de maîtrise des pulsions qui permet ainsi d’éviter toute frustration et tout manque.

Le secret de la vie heureuse est donc dans la mesure de toutes choses. « L’habitude de régimes de vie simples rend l’homme résolu »

Il nous conseille ces 4 remèdes (tetrapharmakos) :

  1. Ne pas craindre les dieux car ils sont indifférents à nous

  2. Ne pas craindre la mort car ce n’est rien pour nous (ce sont les vivants qui sont le plus affectés)

  3. Le bonheur est possible

  4. La douleur cesse toujours à un moment donné

À retenir :

  • Nous devons renoncer aux plaisirs qui provoquent une dépendance

  • Il faut maîtriser son corps pour éliminer les troubles de l’âme

  • Eviter d’avoir des désirs irrationnels, comme celui de ne pas mourir

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